mardi 5 juin 2007

Huang Shan... ou l'aventure...



Quelle aventure mon frere ! Un vrai reportage de Nicolas le Mulot que tu nous contes la.
Tu m'as fait un peu rêver au milieu de mes cartons, de toute cette pollution, du bruit des camions et des millions de chinois qui me bouscule chaque matin dans le metro shanghaien.... Alors que toi tu te bats avec les grizzly, tu observes les poulettes sur la banquise pour trouver de l'or.. d'ailleurs si tu peux m'en mettre deux trois lingots de cote.. surtout n'hesites pas...

Je m'en vais donc vous raconter notre petite escapade dans les brumes de Huangshan...

Ce week-end je suis partie à Huang Shan, la fameuse montagne jaune de Chine... Apres un petit chaofan (le riz saute du copain d'a cote.. seulement 5 kuai mais ça te nourrit ton homme !) on a mis quelques affaires dans un sac a dos et nous voila parti pour la gare... Première nuit de train chinois pour Julien.. Ma petite infection urinaire oblige.. On n’a pas pu fêter ça comme il se doit et on s'est endormi sagement comme des petits chinois.. Vers 23h...

Arrives avec un peu de retard (attend c la SNCF chinoise.. faut pas deconner)... on débarque dans la ville de Tunxi (sur une carte, en partant de Shanghai, vous allez un peu a l'ouest puis un peu au sud.. 12 h de train et voila.. vous etes a Tunxi).. Pas un seul Macdonald dans le coin.. Tu rends compte....
La, bien entendu... la surprise Kinder : alors la montagne est a 1h de bus min (et encore si on écoute les taxis.. c a 3h30..) et notre auberge a 1h30... nous qui voulions commencer un peu l'ascension aujourd'hui c loupe... et moi avec ma constante envie de faire pipi et ma bouteille d'eau sous le bras ...un vrai bonheur... on achète une demie pastèque et on grimpe dans un espèce de van tout pourri... direction notre auberge... difficile de pas piquer de l'oeil pour aller s'endormir a moitie sur julien, a moitie sur le chien mouille qui traîne la (normal).. Et finalement on me crie: "xiaojie, dao le".. On est arrive? Euh vous etes sur? Je regarde a droite... rien ...devant.... ben la route quoi... et puis a gauche et la... j'aperçois un panneau avec le nom de notre hôtel... perche sur le toit d'une toute petite cabane aménage d'une table ronde et de quelques chaises... dehors: une vieille femme qui semble jouer avec quelques poussins, une poule, un peu de poubelles ça et la (normal aussi) .. .bref.. On descend le sourire aux lèvres...
je m'avance et la vieille dame me dit qu'elle va appeler pour moi... la ville est loin, bien loin et on continue a sourire de cet effet Kinder surprise chinois tant excitant... je demande un couteau, on me donne une espèce de mini hache rouillée.. Je découpe la pastèque en attendant la prochaine aventure arriver...
Une vieille voiture noire klaxonne, on nous dit de monter...
10 minutes plus tard... alors que l'on s'enfonçait un peu plus dans le milieu de nulle part... On arrive a notre auberge... très surpris... au milieu d'un village plus petit que celui de Marie a Valdeblore (une seule route qui sert de rue principale, quelques maisons, un hôtel, un mini supermarché et un petit resto bien local) nous voila dans une belle petite auberge de jeunesse, toute décorée de bois... il y a même une machine a café... si c pas le luxe ça !

On monte dans notre chambre... même dans le brouillard et la fine pluie on aperçoit le majestueux Huangshan, et tous ses mystères.
Le lit... une estrade de bois sur laquelle sont poses deux fine paillasses... mais finalement d'un très bon confort (surtout lorsque l'on a passe la nuit dans le train)...

L'après midi, nous sommes allés faire une belle petite balade dans la campagne environnante... pas un seul bruit si ce n'est celui des oiseaux et de quelques buffles... les champs de thé, les forets de bambous font notre paysage du moment et quelques Hello ponctuent notre promenade. Les paysans du coin n'ont pas l'air de voir des laowai bien souvent... curieux et souriants...

Le soir, après quelques pi jiu bien fraîches et une bonne douche (entre la nuit de train et le taux d'humidité environnant... on l'aura bien mérite) ... on se dirige vers le petit resto d'a cote le pont... le seul et unique... difficile de le louper... quelques plats, dégustation des pi jiu du coin et fin de la soirée en mode karaoké a l'auberge avec une agréable bande de joyeux chinois mélomane.." zouba... zoubaaaa.."


Lendemain... lever 6h30... oulalala... comme c difficile d'ouvrir ses petits noeil.. Finalement on décolle vers 7h30 (une demie heure de retard.. c correct)... avec le premier constat de la journée... : on est un peu juste en kuai... et bon vu ou on est... ça va être difficile de trouver une banque ou un distributeur... on va faire attention. .ça va le faire... de toute façon l'entrée de la montagne (sans telepherique ce n'est que 85 kuai.. insh allah)

Apres voiture, premier bus, deuxième bus, on enfile nos capotes géantes pour la pluie, on achète une bouteille d'eau (qu’on a du mal a marchander) et on y va... arrives a l'entrée de la montagne (notion difficile a comprendre pour nous: comment peut on barricader une montagne ? si si les chinois l'ont fait.. ils sont décidemment très fort ces chinois !) bref... arrivée au guichet... prix des billets (sans telepherique.. 200 kuai)... le retour du Kinder surprise !
Pas assez de sous... comment faire... on propose de payer avec la visa... on nous riz (sans mauvais jeu de mot) au nez... je réfléchis, on regarde les alentours... la flore est bien trop dense, impossible de s'aventurer sans machette la dedans... eurêka... il me reste 80 kuai sur ma carte chinoise je crois... je leur propose de les prendre et je complète avec du liquide... ainsi on est sur d'avoir au moins assez pour pouvoir prendre le bus le soir jusqu’a la gare.. Pour la bouf... ça va être serre... 1 euros pour tout les deux pour la journée... on mangera des pâtes pratiques... LOL
Donc les deux fêlés prennent leur ticket et les voila parti pour les marches... les marches et encore les marches... 3,5 Kms de montée pour commencer... 3h et quelques de marche... que du bonheur... pas la peine de porter le préservatif géant pour la pluie.. On est déjà trempée de sueur, le sac a dos aussi d'ailleurs...


Ni l'un ni l'autre n'ose se plaindre... a cote de nous de maigres petits chinois montent, charges de quelques 80 kilos de fruits, légumes, ou encore mazout... l'on en verra même avec autant de kilos de fer a béton ou de portes et fenêtre... ils avancent doucement, sous la douleur de tant de poids, de tant de fatigue, de tant de sueur... pas un seul brin de graisse chez ces porteurs de l'extrême... une patience étonnante, on les surprend parfois a blaguer en chemin..

"La seule grandeur authentique, celle de l'effort." [Gilbert Choquette]

A la fin de notre première ascension… il me faut absolument manger quelque chose avant de continuer... les prix ont flambe avec l’altitude et nous voila a manger les fameuses fang bian mian (les pâtes pratiques… qui portent merveilleusement bien leur nom d’ailleurs)…

Et c reparti pour les marches... et voila que ça monte... et voici que ça descend... pour finalement entamer la descente finale et infernale... trois heures pendant lesquelles on se demande bien comment on va récupérer nos genoux et nos mollets dans quelques jours ...
Les derniers efforts sont difficiles... et on sent la fatigue et le raz le bol envahir l’ambiance... allez un peu de nerfs et voila qu’on descend la dernière heure en courrant... de toute façon mal pour mal..
De retour vers la gare en début de soirée, on réussit finalement a retirer quelques kuai histoire de s’offrir le luxe d’un chaofan, un plat de fèves et quelques xiao long bao (les petits raviolis vapeurs du sud)… une pastèque pour digérer et nous voila bien pegueux, a attendre notre train dans cette petite gare. Il fait chaud et les odeurs de tous se mélangent...

Heureusement une fois dans le train on réussit a se débarbouiller un peu la figure, les dents et se passer des vêtements propres... c ce qui s’appellent cacher la crasse... mais c toujours mieux que rien... Pas besoin de lire des histoires sur les différentes formes et grammage des ondelures de carton ce soir pour s’endormir... A peine la lumière éteinte et malgré les ronflements graves des copains des banquettes du dessus, on s’endort profondément… berces par ce train qui nous ramène chez les fous.



"Il faut apprendre à rester serein au milieu de l'activité et à être vibrant de vie au repos." [Gandhi]

Voila... Merki !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et es photos ? Avec le super appareil de Coco, il devrait y en avoir.
Bises