lundi 26 mars 2007

un petit dimanche à Tongli...

Aujourd’hui, levé plus tôt qu’un dimanche ne devrait imposer... nous courrons au super «marché» pour attraper un « mantou » aux herbes, un peu d’eau et quelques biscuits au raisin avant de courir vers le stade pour monter dans le bus pour deux bonnes petites heures direction l’ouest... Nous arrivons donc à Tongli, un joli petit village, loin du bruit des klaxons, de la pollution et des horizons de buildings plus haut que le ciel...


Quel charme ! De petits canaux traversent la ville, des barques y flottent tranquillement alors qu’une femme frotte son linge près de là...


Après quelques temples bouddhistes, petite balade au travers de jolis jardins où le vent vient nous traverser de tout son froid... nous entrons dans le plus grand musée du sexe de Chine...
Je m’approche de ces petits chaussons qui, il n’y a pas si longtemps encore... couvraient les pieds de toutes les femmes chinoises... Le bandage des pieds dès la naissance permettait de réduire la taille de ces derniers afin de les voir porter des petits chaussons semblables à ceux de nos layettes... Signe d’esthétique ? Tradition ? sûrement... mais avant tout signe de l’assouvissement des femmes... Les pieds ainsi meurtris, elles restaient « tranquillement » à la maison et marchaient « respectueusement » devant leur cher et tendre... hum hum...
Autre curiosité, cette étrange machine... manège de foire, appareil de musculation ?... un peu des deux dans un sens... ou serait-ce une autre soutien aux handicapés... concept original en tout cas... Le plus drôle reste quand même les deux laowai du manuel d’utilisation... elle, bien en chair et lui, plutôt sorti de la campagne que du dernier film de Rocco... ce qui nous aura donc valu un bon fou rire...
Puis nous revenons à des choses plus morbides avec cet assortiment de ceintures de chasteté, d’objets de tortures pour « celles » qui commettaient l’adultère...



Petite balade au cœur de la ville... Une petite barque couverte d’étranges d’oiseaux qu’une vieille dame trimballe d’un côté à un autre,attache, détache, attrape à pleins bras attire notre attention... C’est un bateau de pêche un peu particulier... Pas besoin de canes à pêche lorsque l’on a de si grands becs à bord...
Après un petit « grippe aviaire burger » c’est vers la maison de thé que nous avançons maintenant... Dans cette traditionnelle atmosphère, un oiseau nous chante la bienvenue, nous commandons deux thés verts puis s’asseyons sur cette petite table de bois... le liquide un peu amère nous réchauffe un peu avant de rejoindre le bus du retour...

un petit clin d'oeil philosofisme...


Pourquoi l’homme cherche t’il donc toujours à posséder le monde ? Le voir, le vivre, le sentir ne lui suffit donc pas ? L’éternel dilemme : « être » ou « avoir »...

Je crois que je « suis » plus un être du jour le jour qu’un être qui « ait » peur de ce que pourrait être demain... La constance et la stabilité m’effraye et même si cela est difficile et fatiguant j’aime vivre au présent, dans un présent de déséquilibre et de surprises inattendues.
Cette constance est à mes yeux une paresse de l’âme... et même s’il est sage de savoir cacher son inconstance au fond du cœur, je ne pourrais me résoudre à l’éteindre... car c’est elle qui me sculpte chaque jour...

Culte de la solitude : besoin d'autonomie à tout prix, aux dépens le plus souvent des relations à long terme. (Douglas Coupland)

Après une grosse journée de boulot, j’attrape deux « baozi » a la sortie du métro et je m’arrête chez ma petite chinoise vendeuse de fruits... choisir quelques belles pommes du Shandong ;) Je rentre retrouver ma petite famille shanghaienne... Jordan est parti ce matin pour « la capitale », pour quelques vacances avec Chris, Joon et Anne sont là pour m’accueillir... Il fait froid, le chauffage a décidé de ne plus marcher depuis hier...

La Possession, cette illusion de stabilité...

Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses. (Marcel Proust)

mardi 13 mars 2007

Julien et Cocotte à la Popotte...

Après le coup de téléphone à l'agence immobilière et un petit instant de desespoir chez nos deux petits gadzards... c'est l'instant Lasagnes qui me vient à l'esprit...une petite visite à "Jia Le Fu" (land) et le tour est joué... quelques bouteilles de "Putao Jiu chinois" (le pinard local) et les sourires reviennent...
Anne, notre "petite pouline", fraichement arrivée à la "case" se joint, ainsi que notre "artiste" et sa jolie petite shanghaienne... sans oublier nos deux céramiens préférés...



lundi 12 mars 2007

AoDeLi au pays du carton ondulé ;)





Me voilà donc executive manager d'une petite boite de Packaging...




tout d'abbord le packaging... "mais kesseussé?"




tout prend racine dans les immenses forêts de conifères du nord de notre vieille Europe... où des milliers de graines à près de 2000 € le kilo sont plantés chaque année... Coupés entre 40 et 100 ans d'âge, 270 000 de ces arbres seront transportés sur d'étonnants camions vers les usines de papier Kraft... Découpés en "chips" (copeaux), ils seront alors mélangé à de la vapeur d'eau et de l'alcool pour donner une soupe géante... Etalée sur des grands tapis courant à toute vitesse, cette couche de papier brutte sera séchée puis painte (ou pas) pour former d'immenses rouleaux d'une tonne...




Et c'est au tour de l'art du carton ondulé de faire son entrée en jeu...


Même si les détails de la fabrication du papier ondulé sont absolument passionnants (d'ailleurs plus de problèmes d'insomnies avec l'industrie du carton.. un petit soucis en tête? du mal à trouver le sommeil? j'attrape mon bouquin de 275 pages et je me plonge dans tous les secrets du carton ondulé... )


bon bref en gros le principe est simple, on prend 3 couches de papier Kraft, on en ondule une que l'on colle entre les deux autres... et on obtient le fameux carton ondulé... un petit coup de "découpage collage" et on obtient le carton qu'on connait tous...




Mais.. que peut bien faire Ao De Li dans ce monde de boites en carton? ...


Alors donnons un exemple concret... Imaginons que vous êtes patron Carrefour France, le plus bel exemple du capitalisme gaulois... Vous faites fabriquer des crayons de votre marque en Chine (profitant "vous aussi" de la jeune (parfois trop jeune) main d'oeuvre bon marché locale, des facilités de licenciement, des faibles taxes et de l'obéissance parfaite d'ouvriers qui n'ont pas plus de droits que celui de travailler 12h par jour, 7 jour sur 7, pour quelque 100 € par mois... )bref, vous faites donc faire vos crayons de papier que l'usine emballe et charge dans les conteners maritimes direction la Gaule... Mais voilà, les cartons prennent l'eau, certains sont déchirés, d'autres sont imprimés d'un "Carrefoir" et toutes autres petites surprises chinoises...




Mais comment faire? Vous n'allez quand même pas envoyer Catherine, la responsable qualité, 32 ans, originaire du Périgord, qui parle tout juste anglais... dans les usines de Wuhan...


C'est alors que je rentre en jeu... Je vous trouve (ou vous me trouvez) et je me charge de réduire vos pertes et vos couts au maximum...


J'écoute vos soucis, je prend notes de ce que vous voulez et ensuite je me charge d'aller palabrer avec les fournisseurs locaux, de contrôler et d'envoyer...


Voilou, en gros "le fabuleux destin de AoDeLi au pays du packaging chinois".. c'est ça






"Sera heureux celui ou celle pour qui tout est très important et, en même temps, sans aucune importance. " (Philippe Sollers)

petite tournée dans les usines chinoises...





Jeudi 8 mars...


Après quelques jours de conférences, d'expressos, de buffets italiens et de "business galas" à l'occasion du congrès international du sourcing en Chine... me voilà embarqué à bord d'un petit bus chinois direction les usines de formica et de meubles aux alentours de Shanghai...




Une visite d'autant plus intéressante qu'elle va me permettre


-d'une part de travailler mon guanxi (les relations... ou la base du business en Chine)... Comment tisser le Guanxi ? il s'agit tout d'abbord d"avoir de la face"... une tenue nikel, des belles chaussures en cuir, une montre bien voyante, un attaché-case Louis Vitton et le tour est joué.. puis on s'échange les business cards à deux mains, on va manger au restaurant, on trinque au bai jiu... toujours "gan bei" (= verre sec : cul sec comme on dit chez nous), on offre quelques cigarettes à 50 kuai le paquet, un sachet de thé bien onéreux ou quoi que ce soit de bien cher qui puisse montrer la grande valeur de notre guanxi..


-d'autre part de mettre en pratique ma formation "théorique" sur les cartons...


La première visite: une usine de formica... cet étrange matériau fabriqué à partir de papier Kraft, importé des Etats-Unis et de métal... Chauffé à près de 180 degrés, les matières se fondent puis seront compressés et paintes afin d'obtenir cette effet bois, métal ou autre dont nos buffets, tables et parfois sols sont couverts...


Ensuite nous partons direction un petit resto du coin où un très sympathique business man chinois nous attend... au menu: les traditionnels "xiao long bao" , du boeuf pané au mais lol, et des tranches de porc cuit dans un morceau de bambou... En repartant pour la seconde étape de la journée, il nous offre un gros sachet de thé de bambou "guanxi guanxi"... ;)


Direction les usines de meubles cette fois... un incroyable complexe industriel, entièrement dirigé par un chinois (lui-même conseillé par son équipe de lobbying personnel, en charge d'aller voler idées, conseils, techniques et relations en Europe et aux Etats-Unis...)

Des milliers d'ouvriers dont on nous assure être payés 150€ par mois (avec le dimanche de congès en plus... )
Et puis j'imagine qu'ils ont leurs 3 semaines de congès "payés" par an, que les heures sup' sont "généreusement" rémunérées, qu'il cotise pour la retraite,et qu'ils sont "bien evidemment" tous syndiqués... lol
faudrait voir à pas trop nous prendre pour des laowai de base ;)

Après avoir suivi les lignes de production, on me pousse dans celles de packaging afin que je puisse trouver des "solutions" à tous leurs problèmes... je prend des fotos, j'observe, j'apprend... quel début enthousiaste pour la "chtite nouvelle" ...


La journée avance, nous décollons une nouvelle fois direction une des plus grosses entreprises de Fret en Chine... Dirigée par un français... qui nous fera une présentation de son business (le temps d'un petit sieston "pas grillé" dans cette grande salle de conférence ;) avant de partir sur Pudong vers les entrepôts... Des montagnes de caisses maritimes gigantissimes... et ici encore des milliers de problèmes de packaging...


"Les directeurs dirigent l'usine mais les secrétaires dirigent les directeurs." (Jiang Zi Long)