vendredi 26 janvier 2007

26/01 : Ma visite au bureau de la médecine du travail chinoise...

" Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent - Pour partir; coeurs légers, semblables aux ballons, - De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, - Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons." (Baudelaire)



Afin de pouvoir continuer à servir le capitalisme occidental et poursuivre mes 45h hebdomadaires dans les rayons de Jia Le Fu, il m’a fallut ce matin, me rendre au bureau de la médecine du travail « local ». Une petite infirmière en blouse « presque » blanche me reçoit à coup de hurlements dans un mandarin au fort accent shanghaien... Je remplis une feuille de papier journal avec mes quelques coordonnées chinoises, et me voilà à la prise de sang... «ça fait plaisir ! Comme au Mac Do, je fais la queue pour venir poser mon bras sur ce comptoir à l’hygiène plus que suspecte. Je tente furtivement de faire un état des lieux : seringues, aiguilles, cotons, tout reposent là un peu en vrac, un peu à la chinoise. Pas le temps de tout inspecter que mon bras est déjà attrapé, ligoté, et piqué... une bonne étoile veille sur moi... prestement, je récupère ma feuille, un bout de coton sur l’entre-bras et me dirige vers la deuxième étape... prise de pouls, puis nouvelle queue derrière un paravent... devant moi, surprise les filles baissent leurs pantalon pour se tourner et se pencher vers une autre petite infirmière chinoise... Pas un sourire, pas un mot, on est pas là pour rigoler, 1 milliards et quelques individus, faut que ça débite... je fais donc pareil, pour découvrir la nature de l’examen... Et là, brutalement je sens un coton tige (mais attention le mastoc coton tige) dans mon petit derrière d’innocente laowai... Un rire compulstif me secoue et c’est dans ces instants où je me demande vraiment ce que je fais chez ces fous... encore et toujours...
Je récupère donc ma feuille pour la dernière étape : la fameuse radio des poumons ! Une petite salle glauque, pas un seul « ni hao » de la part d’un médecin qui ne daignera même pas sortir de sa cabine de radiologue, une machine qui n’a probablement jamais connu l’ombre d’une éponge ou même d’un chiffon... j’imagine que je dois me positionner comme cela, ou peutt-être comme ceci, puis j’entends un « hao, zou ba » (c’est bon, vas t’en).. comme ça c’est fait !
Ma carte de « permis de travail » sera donc prête le 5 février, m’autorisant désormais et pour les années à venir à travailler sur le territoire chinois... Comme m’a dit le Directeur de ma boîte l’autre soir : la Chine présente l’avantage de vite écrémer les téméraires des fillettes.. en effet... Et nombreuses sont surement les surprises qui m’attendent encore sur la route...
Songeuse, je reprend le métro dans cette jungle urbaine infernale direction le musée des sciences, où je monte dans un bus qui me dépose chaque jour au Jia Le Fu (Carrefour) de LianYang... Une nouvelle journée à écouter de riches capricieux chinois(es) me conter les vertus d’un Mouton Cadet ou d’un Château Margaux...
A midi, je pars faire réchauffer mon « baozi » (petit pain vapeur farci) dans la cuisine des employés de Jia Le Fu... Quelques tables plastiques couvertes d’épluchures, un sol de béton, un seul micro-ondes en état et un robinet de kai shui (eau bouillie). Des employés exténués dorment ça et là sur les tables, d’autres mangent un bol de « fang bian mian »...
Puis je fais « la » vente de la journée, un chinois qui me demande une bouteille à mille kuai, je le dirige consciencieusement vers une de mes bouteilles préférées... Un Pommard Château Corton André Premier Cru à « seulement » 60 € la bouteille... c’est trop « cheap » il semble déçu... Une petite présentation du produit, de la Bourgogne me permet de le décider, il veut « toutes mes bouteilles ».. Malheureusement il ne m’en reste que 5 en rayon... il les veut... Mais les boîtes que je lui propose ne lui conviennent pas, et finalement il se dirige vers des bouteilles de collection Hennessy à plus de 1000 kuai l’unité, ainsi que quelques bouteilles de bai jiu (12 à plus de 600 kuai chacune.. une pacotille pour Mr Chung ;) je reviens à la charge et réussit finalement à lui en fourguer deux...
Que l’argent peut rendre les gens inintéressants, méprisants et inintéressés parfois...













3 commentaires:

Julien a dit…

Tres bien écrit une fois de plus, je suis bluffé. Mais ma petite cocotte tu pourrais un peu mettre de belles photos aussi? Le blog de ton coloc est pas mal aussi mais les shanghaiens ont l'air pas trés sympa!!

clairounette a dit…

coucou la pépette, contente d'avoir des nouvelles chinoises et de voir que tu as retrouvé notre ami césar! c'est marrant de te suivre presque quotidiennement, on s'y croirait presque... à tout bientot j'espère quand meme;-) quand tu reviendras faire un petit tour chez nous...

Anonyme a dit…

Well said.